jeudi 14 février 2013

Elégie

C'est la même femme iranienne qui m'a inspirée pour ce portrait que pour le précédent. Une de mes lectures du moment étant La Domination masculine de Pierre Bourdieu (1998), c'est un extrait de cette remarquable étude de la société kabyle et des mécanismes de normalisation et d'intériorisation de la domination masculine que j'ai choisi comme toile de fond pour ce portrait.

Elegie, look!, aquarelle, pastels gras et collage. 14.02.2013 et 07.03.2013

"Si le rapport sexuel apparaît comme un rapport social de domination, c'est qu'il est construit à travers le principe de division fondamental entre le masculin, actif, et le féminin, passif, et que ce principe crée, organise, exprime et dirige le désir, le désir masculin comme désir de possession, comme domination érotisée, et le désir féminin comme désir de la domination masculine, comme subordination érotisée, ou même, à la limite, reconnaissance érotisée de la domination. (...)
Le paradoxe est en effet que ce sont les différences visibles entre le corps féminin et le corps masculin qui, étant perçues et construites selon les schèmes pratiques de la vision androcentrique, deviennent le garant le plus parfaitement indiscutable de significations et de valeurs qui sont en accord avec les principes de cette vision: ce n'est pas le phallus (ou son absence) qui est le fondement de cette vision du monde, mais c'est cette vision du monde qui, étant organisée selon la division en g
enres relationnels, masculin et féminin, peut instituer le phallus, constitué en symbole de la virilité, en point d'honneur (nif) proprement masculin, et la différence entre les corps biologiques en fondements objectifs de la différence entre les sexes, au sens de genres construits comme deux essences sociales hiérarchisées." Pierre Bourdieu, La Domination masculine, 1998, pp.37-39 

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